Le Vin de Bordeaux : Entre Origine et Excellence !

Le vin de Bordeaux, tout le monde en a déjà entendu parler mais qu’est ce que c’est vraiment? Que vous soyez en France ou en voyage aux quatre coins du monde, je suis persuadé qu’en vous rendant dans un restaurant ou un bar vous avez pu constater que la carte des vins proposait une ou plusieurs bouteilles de vin Bordeaux. Afin de découvrir ce qui a fait la renommée de ces célèbres vins, je vous propose un voyage dans le temps.

En deux mille ans, le vin de Bordeaux est devenu un modèle de qualité, grâce principalement à un climat et une géologie très favorable. Entre conquêtes, invasions, révolutions et crises financières, les vignobles bordelais ont su traverser les âges pour devenir aujourd’hui la capitale mondiale du vin.

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Le Commerce du Vin de Bordeaux par les Romains

Notre voyage commence au Ier siècle avant Jésus Christ. Durant cette époque de conquête romaine, le général et politicien Crassus conquiert la ville de Burdigala, ancien nom de la ville de Bordeaux, et ses habitants. A cette époque le vin n’est que très peu présent dans la région. Ce breuvage est directement importé d’Italie ou d’Espagne par les négociants romains. Il est reconnu comme un produit très cher dont le principal but est d’accroître la fortune du peuple romain.
Les notables de Burdigala sont lassés de voir le prix exorbitant des vins importés depuis Pompéi et Narbonne. Ils décident donc de créer eux même leurs propres vignobles. Ceci afin de pouvoir en profiter à des prix plus abordables et développer eux même un commerce d’exportation.

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La conquête de la Grande Bretagne par Claude va sceller le destin viticole de la région de Bordeaux. En effet, le peuple bordelais va commercer plus facilement avec la Grande Bretagne et le Nord de l’Europe. Un peuple de guerriers celtique décide de planter leurs propres vignobles avec un nouveau cépage, le Biturica. Ce cépage est reconnu pour avoir une bonne tenue sur les terroirs frais et humides tels que ceux de Bordeaux. Le Biturica est considéré comme l’ancêtre du cabernet franc et du cabernet sauvignon.

Les siècles suivants voient la région de Burdigala s’accroître et se transformer peu à peu en une cité marchande. Du Ier au 4ème siècle, la culture viticole est au coeur de tous les secteurs d’activités et principalement celui de l’économie.

L’essor du Commerce par l’Angleterre

Les prochains siècles vont amener des périodes troublés par des invasions et faire planer des incertitudes sur la région viticole. La région sera préservée grâce à son commerce de vins avec le mouvement religieux du Christianisme qui est en plein essor à cette époque.

Le XIIe siècle va représenter un tournant favorable dans le commerce du vin de la région Bordelaise. La Duchesse d’Aquitaine, Aliénor, devient l’épouse d’Henri Plantagenet, le futur roi d’Angleterre. Grâce à ce mariage, les anglais deviennent seigneurs d’Aquitaine. Les anglais sont des grands amateurs d’un vin clair de la région de Bordeaux baptisé “Claret”. Des échanges commerciaux de grande ampleur apparaissent entre l’Angleterre et la région de Bordeaux. Les Anglais importent des vins de Bordeaux et exportent des denrées alimentaires et du textile. Ces échanges sont facilités par l’accès rapide de la flotte Anglaise au port maritime de Bordeaux.

Les échanges commerciaux entre les deux pays sont tellement fructueux que la région de Bordeaux constitue un monopole de la production à la distribution de ses vins à destination de la Grande Bretagne. Les échanges sont tellement importants que le tonneau, contenant le vin, devient une unité de volume internationale.

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La Révolution Viticole

A l’aube du XVIIe siècle, la réputation des vins de Bordeaux amène de nouveaux clients et de nouvelles demandes. Parmi ces nouveaux clients, il en est un qui va révolutionner les habitudes et le commerce viticole de Bordeaux.
En effet, nos voisins Hollandais, grands consommateurs et commerçants de vins vont demander aux vignerons bordelais de produire des vins blancs secs et doux qui seront destinés à la distillation. Le vin de Bordeaux était auparavant produit uniquement en vin rouge. Il va devoir se professionnaliser et faire l’objet d’études afin de répondre à cette nouvelle demande, le vin blanc.

L’âge d’or du Vin de Bordeaux

Jusqu’au XVIIIe siècle, nous avons pu constater que l’histoire a été très favorable à la production et l’essor du vin de Bordeaux.
Durant le XIXe siècle, l’exportation est en plein essor et la Gironde commerce de partout en Europe. La colonisation des Îles d’Amérique ouvre aussi de nouvelles opportunités commerciales pour la cité.
Cependant, au milieu de ce siècle, les vignobles de Bordeaux sont frappés d’une maladie très grave, l’oïdium ou maladie du blanc. Cette maladie est un champignon qui s’attaque aux récoltes tout en laissant des formes blanches à l’aspect farineux. Ce phénomène aurait détruit les récoltes si les vignerons n’avaient pas découvert des procédés de soufrages pouvant détruire cette maladie.
Après s’être débarrassé de l’oïdium, les récoltes viticoles repartent de plus belle. Le vin de Bordeaux va connaître une période de prospérité avec l’apparition de vins rares et une augmentation des prix. C’est à cette période qu’émerge un classement recensant les “grands cru” et “millésime” des vins de la Gironde.

Réglementations, technologies et environnement

En 1936, l’Etat décide l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) et les AOC qui sont délivrés aux vins présentant des conditions de production fixées par l’organisme, comme la géographie ou encore le cépage.

Quelques années plus tard, le classement datant de 1855 sera laissé de côté au profit. Le nouveau classement de 1955 intégrera les Graves et St Emilion.

La seconde partie du XXe siècle va être marquée l’arrivée de techniques de vinification. Les mauvais climats des années 1956 à 1960 ont obligé les vignerons à acquérir des techniques. Le but de cet apprentissage était de préserver les récoltes des changements climatiques.

Alors que l’heure est à l’écologie et au respect de l’environnement, les producteurs de vin de la Gironde tentent de préserver leurs vignobles en adoptant des techniques écologiques. Alors pourquoi Bordeaux est la capitale mondiale du vin ? Tout simplement pour son histoire, son cépage et la qualité hors norme de ses produits.