Chaque année, 2,2 millions de tonnes d’emballages plastiques sont fabriquées en France, dans les domaines ménager et industriel. Lors de sa conférence de presse annuelle, qui s’est tenue le 17 octobre dernier, l’association professionnelle Elipso a mis en avant les engagements et les attentes du secteur face au projet de loi sur la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire. Comment les fabricants de polymères repensent-ils leur modèle économique ? Quels sont leurs enjeux ?
Plan de l'article
Vers une économie circulaire
Face aux attentes des consommateurs et au projet de loi qui devrait passer devant l’Assemblée nationale fin novembre, les fabricants d’emballages en plastique doivent s’orienter vers davantage de circularité. Dans ce cadre, Elipso a réalisé une étude sur l’économie circulaire, menée auprès de leurs adhérents.
A voir aussi : IA : 1 travailleur sur 5 aura bientôt un robot pour collègue
S’appuyer sur le papier recyclé
60 % des adhérents d’Elispo ont participé à l’enquête, ce qui représente près de 50 % des emballages plastiques produits en France chaque année. Les fabricants de polymères, comme le fabricant d’emballages Arapack, utilisent trois matières premières pour la production: du plastique d’origine recyclé à hauteur de 14,5 %, et du plastique biosourcé à hauteur de 3,5 %. Les entreprises s’engagent à utiliser le plastique recyclé et biosourcé de manière croissante. L’objectif présenté est l’incorporation de 440 000 tonnes de plastiques recyclés dans les emballages, d’ici à 2025.
Améliorer les procédures de collecte
Pour utiliser davantage de plastique recyclé, il est nécessaire d’optimiser le taux de collecte des emballages. Elipso avance un certain nombre d’actions : une harmonisation nationale du schéma de tri, l’installation de consignes de tri sur toute la France, l’instauration d’une consigne pour bouteilles plastiques afin de faciliter le recyclage, ou encore la création d’une collecte séparant les biodéchets. Pour atteindre l’objectif cité précédemment, les capacités de collecte doivent être maximisées sur l’ensemble du territoire.
A lire en complément : A la découverte de la soudure ultrason plastique
Le secteur des emballages polymères serait donc entièrement tourné vers la mise en place d’une nouvelle économie, plus écologique et plus circulaire. Pour ce faire, les fabricants doivent également avoir un accès facilité aux matières recyclées.
Les attentes des fabricants d’emballages plastiques face à la montée de l’opinion antiplastique
Lors de la conférence de presse du 17 octobre, l’association Elipso a tout de même fait part des inquiétudes et des attentes du secteur. En effet, elle a rappelé qu’une telle transition écologique n’est pas facile à mener. 40 % des sociétés interrogées constatent des effets du climat antiplastique sur leur chiffres d’affaires. Seules 5 % d’entre elles auraient en effet vu leur chiffre d’affaires augmenter en 2018-2019.
Face à ces chiffres, Elipso alerte sur les conséquences néfastes que pourraient engendrer trop d’interdictions ou des objectifs de substitution intenables. L’association observe une dynamique dans le secteur de l’emballage plastique, et des efforts d’adaptation des entreprises. Elle souligne cependant que la modification des procédures et des outils nécessite du temps.
Pour réaliser leurs objectifs, l’industrie des polymères attend également une cohérence des politiques françaises et européennes, afin de s’assurer un avenir durable. En effet, pour remplir l’objectif d’incorporation de plastique recyclé, elle demande la suppression de certains freins réglementaires liés à l’utilisation des résines recyclées. L’ensemble du secteur craindrait l’instauration de nouvelles contraintes les empêchant d’innover et d’effectuer leur transition.
L’association Elipso appelle donc les politiques à inclure pleinement les entreprises du domaine dans le projet d’économie circulaire. Ainsi, la transition irait de pair avec le maintien des emplois, la dynamisation des territoires et la diminution de l’impact écologique.