Vivre avec un hallux valgus au pied

Déformation anormale de l’avant-pied, précisément (selon la définition conventionnelle) une déviation du premier métatarsien vers l’intérieur du pied (varus) et du gros orteil (hallux) vers l’extérieur (valgus) décrivant une saillie osseuse douloureuse au chaussage dans les cas les plus sévères, l’hallux valgus ou l’oignon est une pathologie d’origine à la fois génétique et physiologique.

Il touche plus les femmes (plus fréquente à la ménopause) que les hommes : neuf cas sur dix en France par exemple concernent des femmes. La laxité des articulations, plus importante chez les femmes et surtout chez les femmes ménopausées, fait d’elles des personnes à risque.

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Il est léger, modéré ou sévère, au regard du degré de valgus et l’emboitement de la phalange de l’orteil et du métatarse :

  • Léger :
    • La déviation est inférieure à 20 degrés.
    • L’emboîtement de la phalange du gros orteil et du métatarse reste encore correct.
  • Modéré :
    • La déviation se situe entre 20 et 40 degrés.
    • La phalange et le métatarse du gros orteil ne s’emboîtent plus correctement et un conflit se crée entre le gros orteil et le suivant immédiat.
  • Sévère :
    • Au-delà des 40 degrés de déviation, le gros orteil passe au-dessus ou en dessous de l’orteil suivant.

Causes génétique et physiologie

L’hérédité est souvent mise en cause : on l’hériterait de la famille. Beaucoup de spécialistes, et la plupart des commentaires sur des forums et des sites spécialisés, vont dans ce sens. Une légère déformation indolore de la phalange de l’orteil, une grande souplesse ligamentaire, des pieds égyptiens (gros orteil plus grand que le deuxième orteil, le pied égyptien se différencie du pied grec où le deuxième orteil est le plus long), une surcharge pondérale (surpoids), sont autant de facteur génétiquement transmissible pouvant favoriser et aggraver l’hallux valgus.Il faut aussi noter qu’il est par ailleurs des maladies qui augmentent le risque de développer un hallux valgus en peu en dehors du cadre strict de l’hérédité : la poliomyélite ou des maladies rhumatologiques comme la polyarthrite rhumatoïde sont régulièrement citées.

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Cependant l’une des causes les plus évoquées est particulièrement physiologique.

Type de chaussures et accessoires

Le type de chaussures (hautes, resserrées et pointues à l’avant) et la démarche qu’elles imposent, sont une autre explication qui identifie l’oignon comme une déformation d’ordre physiologique. Ces chaussures impose au corps un mouvement vers l’avant. Ce mouvement génère une pression supplémentaire du corps sur le premier orteil (il s’agit là d’une répartition déséquilibrée des masses supérieures par rapport à la base du corps que sont les pieds). Surchargé, le premier orteil cède et perd progressivement son rôle d’appui fiable au sol. Conséquence, les orteils latéraux dont les structures osseuses et articulaires sont moins résistantes seront solliciter davantage et vont tout aussi progressivement se dégrader, produisant des déformations « en griffe ».Bien choisir ses chaussures confortables et adopter une démarche appropriée peuvent infléchir la situation, ralentir voire annihiler tout développement d’oignon. Des chaussures à talons et à bouts pointus sont donc à éviter. Elles imposent aux orteils une trop grande pression et une position tournée vers l’intérieur propice à favoriser un déboîtement progressif de la phalange du gros orteil et du métatarse. Les plus jeunes, les filles principalement, devraient être sensibilisées à limiter l’usage abusif de ces types de chaussures.

Les chaussures adaptées à même de réduire les risques de développer un hallux valgus sont les chaussures « pour pieds sensibles/larges ». Elles sont souvent basses ou de faible hauteur, à bout carré ou arrondi avec ou sans ouverture à l’avant, sans coutures qui frottent la bosse où l’oignon se forme.

Quelques exemples de chaussures adaptées :

  • Des ballerines,
  • Des sandales classiques,
  • Des mocassins,
  • Des derbies à scratch,
  • Des chaussures à bout ouvert (talon bas ou moyen) avec des semelles anti dérapant,
  • Des bottes fourrées,
  • Des chaussures minimalistes ou à doigts,
  • Des souliers souples, plats et larges, etc

Des accessoires orthopédiques pour chaussures peuvent constituer une alternative toute aussi viable. En voici quelques-uns :

  • Du rembourrage doux orthopédique,
  • Des semelles orthopédiques à doubles couches en silicone ou en latex naturel ou en cuir sans traitement au chrome,
  • Des semelles élastomères anti dérapant,
  • Des orthèses correctives,
  • Des séparateurs/correcteurs d’orteils,
  • Des dispositifs de contention en silicone ou autre matière adaptée,
  • Des coussinets anti dérapant pour plantes des pieds,
  • Des manchons de gel,
  • Des capuchons d’orteils, etc.

Conseils pratiques en conclusion

Dans le doute : se faire diagnostiquer

En cas de suspicion ou de douleur, il est crucial de se faire diagnostiquer par un spécialiste. Le diagnostic de l’hallux valgus est simple : un examen clinique à l’œil nu suffit. Une radiographie est cependant nécessaire pour évaluer le degré de déviation de l’orteil.Il faut donc bien choisir ses chaussures en évitant les modèles avec des avant-pieds serrés (bouts pointus) :

  • Optez pour celles des qui, lors du déroulement du pas, plient bien au niveau de la base des orteils,
  • Se dotez des semelles avec une cambrure qui empêche le pied de glisser au fond de la chaussure,
  • Ou à la limiter, dans des cas sévère, avant ou après une éventuelle intervention, optez pour des chaussures thérapeutiques.

Les derniers recours


Des manipulations et massages sont proposés par des Ostéopathes et kinésithérapeutes. Ils peuvent améliorer le confort du pied sans influer vraiment l’évolution de la déformation. De même, les écarteurs de nuit, les coussinets protecteurs et différents gadgets dans le même style peuvent soulager l’espace d’un temps court. Ils ne ralentiront cependant pas l’évolution de l’hallux valgus.

Pour lutter contre d’éventuelles douleurs, des anti-inflammatoires ou des antalgiques peuvent aider, tout comme les fameuses orthèses, dispositifs destiné à redresser le gros orteil et le maintenir le plus droit possible, afin d’éviter une aggravation de la déformation.

Des séances de pédicure peuvent soigner les cors (ou durillons) souvent consécutifs aux hallux valgus. Les exercices d’étirements ou des massages des pieds ne sont pas à négliger. Ils peuvent aussi être très bénéfiques.

In fine, une chirurgie, sous anesthésie loco-régionale, est souvent l’ultime dernier recours.